Rencontres innatendues — Photographies

2009 - 2020




“Ce que l’on voit ou ce qui est donné à voir serait ou ne serait pas véritablement ce que l’on voit.”



On peut alors se poser la question de savoir si dans mes photographies ou dans mes films, on ne se contente pas seulement de reproduire la réalité, l’acte même d’imager, ou si, en quelque sorte, ces artifices créent toujours une fiction.

Le vrai, le faux, la réalité, l’apparence, les faux semblants, la mascarade: j’observe et sonde la force, les raisons profondes de l’objet représenté. Les images peuvent entretenir une confusion déstabilisante entre la réalité et sa représentation.

“Au-delà de la visibilité de l’image, il n’y a rien à voir puisque l’image concentre sur elle toute la visibilité.”

Visible et invisible s’opposent non comme deux contraires logiques, mais la vérité de l’un fait se révéler à la vérité de l’autre. Le simulacre ou l’illusion qui satisfait le regard en saturant le visible. L’image ne renvoie qu’à elle-même et bloque sur elle tout mystère — Eïdon (l’idée) et l’Eïdolon (l’image/phantasme). Cette idée prend forme par des détails ou fragments de corps, des séries de portraits qui relèvent du quotidien, de portrait-paysages, d’objets, de restes, de gravats, d’ossements, d’espaces ou de lieux qui citeraient le corps sans le montrer.
























































 Yasmina Benabderrahmane © Adagp, Paris, 2024